Wassissi : la radio comme pilier d’une parole kanak mondiale
Quarante ans après la création de Djiido, Wassissi voit dans la radio le pilier d’une organisation unique, celle qui a permis au peuple kanak de faire entendre sa voix bien au-delà de ses frontières.
À l’époque, la station était déjà en place, mais l’information devait être fiable et centralisée. Pour cela, une structure avait été mise sur pied : l’Agence Kanak de Presse (AKP), avec des relais en France et en Australie. Responsable FLNKS basé en France, Wassissi coordonnait cette agence, garantissant la vérification et la diffusion des nouvelles vers l’extérieur.
Cette organisation reposait sur trois piliers complémentaires : la radio, avec ses trois stations de l’époque (Maara, Kenu et Djiido) ; le journal écrit, Bwenando ; et l’Agence Kanak de Presse. Grâce à ce dispositif cohérent, le monde découvrait dès 1981 l’existence d’une colonie française en Nouvelle-Calédonie. Les réseaux socialistes et communistes en France, mais aussi bien au-delà, prenaient alors la mesure de la lutte kanak.
Cette coordination n’a pas seulement permis de diffuser des informations fiables et vérifiées : elle a posé les bases d’une parole organisée et reconnue à l’international. Pour Wassissi, ce fut un tournant décisif : « La radio n’était pas qu’un outil technique, elle était le socle d’une stratégie globale de communication et de reconnaissance », affirme-t-il aujourd’hui.
Quarante ans plus tard, Wassissi perçoit toujours cette expérience comme le fondement d’un engagement essentiel : garantir la liberté d’expression et la visibilité du peuple kanak. Pour lui, la mission de Djiido reste intacte : incarner une voix forte, enracinée dans son territoire, mais capable de résonner dans le monde entier.