Ismet Kurtovitch, l’architecte de l’ombre
À l’histoire de Radio Djiido, on retient souvent les voix. Mais dans les coulisses, une autre figure a façonné sa survie : Ismet Kurtovitch, premier trésorier de la station. Bâtisseur discret, il a donné à ce média militant une ossature sans laquelle il n’aurait pu tenir.
Dès les débuts, son rôle fut décisif : mettre de l’ordre dans les comptes, transformer les moyens limités en leviers d’action, s’appuyer sur l’association Édipop pour offrir à la radio une structure solide – librairie, agence de presse, réseau de soutien. À travers lui, l’utopie devint possible. « Chaque facture réglée était une victoire », disait-il.
Mais Kurtovitch n’était pas qu’un gestionnaire : il portait une vision. Pour lui, Djiido devait être plus qu’une radio indépendantiste, un outil d’émancipation capable de refléter la pluralité des voix kanak. Aujourd’hui encore, il voyait dans les médias traditionnels un rempart essentiel contre la désinformation numérique : un phare fiable dans un océan saturé de bruits.
Sans éclats ni micros, Ismet Kurtovitch a incarné une autre forme de militantisme : celle de la fidélité, du pragmatisme et de la discrétion. Une voix de l’ombre, mais une pierre maîtresse dans l’édifice