John Apock, la Voix et l'Âme de Radio Djiido
John Apock est bien plus qu'un simple animateur de radio ; il est la mémoire vivante de Radio Djiido, une figure emblématique dont le parcours se confond avec l'histoire même de cette station. Derrière sa voix grave, se cache un militant de la première heure, un "soldat" qui a consacré une grande partie de sa vie à défendre une vision : celle d'une "voix kanake dans la ville blanche".
Son histoire est celle des débuts de la radio, une époque où le matériel rudimentaire - des magnétophones Rivox à bandes découpées à la main - était compensé par une passion dévorante. Arrivé en tant que "veilleur de nuit" dans une station composée de bénévoles, John a rapidement fait sienne cette mission collective. Il a non seulement aidé à faire tourner la radio, mais a aussi participé à sa structuration, formant les jeunes "presse-boutons" et les guidant vers la rédaction.
Le Gardien de la Mémoire et de l'Engagement
Pendant des décennies, John Apock a incarné l'âme de Djiido. En tant que responsable de l'animation, il a créé l'émission "Témoignages", une tribune pour la "parole populaire", loin des discours politiques. Il a cherché et mis en lumière ces "gens qui sortent de l'ordinaire" pour montrer que la volonté pouvait tout surmonter. Cet engagement s'est poursuivi bien après son départ de l'antenne, en s'attelant à un travail colossal de numérisation des archives de la radio. Un projet de plus de quatre ans pour préserver l'héritage de Djiido.
Pour John Apock, le passé n'est pas un fardeau, mais un guide pour l'avenir. Il le répète inlassablement : la nouvelle génération doit s'inspirer des fondements de la radio tout en adoptant le numérique. L'important n'est pas le matériel, mais la rigueur, la discipline et le respect de l'auditeur. Des valeurs que l'homme, en "commissaire politique" de l'ADN de la station, continue de défendre avec conviction.
Un Héritage à Poursuivre
Aujourd'hui, John Apock observe la radio avec un regard à la fois fier et exigeant. Il espère voir Djiido devenir la "radio du pays", enfin institutionnalisée et soutenue à la hauteur de son rôle. Son portrait est celui d'un homme qui a mis son talent, son énergie et sa conviction au service d'une cause. Il a fait de Radio Djiido non pas un simple média, mais un phare culturel et social, dont la voix continue de résonner, porteuse d'histoire et d'espoir.